Erythropoietine (EPO)
Rythme Circadien
Malgré que dans certaines occasions nous puissions voir un quelconque travail qui amène à des conclusions différentes, nous pouvons dire que les valeurs normales d?EPO présentent une certaine variabilité tout au long du temps et à un rythme circadien (cycle biologique qui présente des oscillations tout au long des 24 heures du jour et se répète quotidiennement) avec des valeurs maximales entre 16h et 22h, mais aussi avec des valeurs minimales dans les 1ères heures de la matinée, comme on peut l'observer dans le graphique supérieur.
Régulation
La régulation de la production d'EPO se réalise en se basant sur les changements que les variations de l'oxygène produisent dans le dénommé "Facteur Inductible par l'hypoxie (HIF)".
L'hormone est très sensible aux changements sur la disponibilité d'oxygène sur les tissus et ses niveaux sont finalement maintenus, les changements sur le niveau d'oxygénation à travers le classique feedback :
- Une augmentation sur l'oxygénation des tissus, ce qui est en rapport avec des niveaux hauts en hémoglobine du sang, ainsi qu'une concentration d'oxygène dans l?air ambiant normal, va donner lieu à une inhibition sur la synthèse de l'EPO et à une diminution de ses valeurs en sang. C'est ce qui arrive après une instance prolongée en altitude, ou suite à l'utilisation d'EPO recombinante, où s'objective une diminution sur les niveaux d'érythropoïétine (EPO) circulante et avec ça de l'érythropoïèse.
- La diminution sur l'oxygénation des tissus, qui naît à cause de l'hypoxie (naturelle par l'altitude ou artificielle à travers différents appareils producteurs d'hypoxie normobare, comme le BioAltitude A100, el BioAltitude A50, el Summit II o el Hypoxicator Portátil R5, el Hypoxicator Portátil One Plus VA o los aparatos de la serie Vital Air) hypoxicator de GO2Altitude ou BioAltitude), ou à cause d'un état anémique, ou bien d'une hémorragie dans laquelle se produit une diminution du contenu de l'hémoglobine, donne lieu à laquelle l'augmentation la concentration d'EPO va être d'autant plus rapide quand le degré d'hypoxie est majeur, ou ce qui est pareil, quand l'altitude est majeure, qu'elle soit réelle ou simulée.
Réponse individuelle
Il existe beaucoup d'études réalisées dans lesquelles on associe l'hypoxie ou l'altitude avec la stimulation de l'EPO, autant sur des animaux comme sur des humains. Si on prend pour référence les différentes publications dans lesquelles on associe l'exposition aigue à l'hypoxie et l'évolution de l'EPO endogène sur les hommes, on voit une grande diversité sur les résultats, qui en grande partie pourraient être liés avec la réaction individuelle à l'hypoxie. Sur le graphique ci-joint, basé sur le travail Determinants of erythropoietin release in response to short-term hypobaric hypoxia, réalisé avec un échantillon de 48 personnes, on voit que lors d?une exposition à 2454 mètres pendant 24h, l'évolution moyenne des niveaux d'EPO est ascendante tout au long du temps, mais à titre individuel, il existe une grande variabilité jusqu?au point qu'il y en aient même qui présentent au bout de 24h d'instance dans une chambre de décompression avec une altitude simulée de 2454m, des valeurs d'EPO plus basses qu'avant l'exposition à l'hypoxie.
On peut également observer des grandes variations individuelles dans beaucoup d?autres travaux, comme dans Control of erythropoiesis in humans during prolonged exposure to the altitude of 6542 m , dans lequel au bout d?une semaine d?exposition à 6542m, il y a des individus qui multiplient de 3 fois leurs niveaux initiaux d?EPO et d?autres parviennent à augmenter de 134 fois leurs valeur de base. Ou bien, avant la même stimulation hypoxique, il y a des personnes qui augmentent la production d?EPO et d?autres personnes qui ne souffrent pratiquement pas de variations significatives. Il n?y a aucun doute qu?en incluant toutes les personnes dans un groupe de travail et avec des caractéristiques de réaction tant différenciées, on peut se retrouver, et de ce fait nous nous retrouvons avec des travaux différents, qui avec le même exposé peuvent obtenir des résultats totalement différenciés.
De ce fait, dernièrement en relation à l?hypoxie et à sa stimulation, on commence à parler de répondeurs et non répondeurs, comme c?est le cas dans le travail Individual variation in response to altitude training dans lequel est basé le graphique ci-joint. Sur le graphique, on observe une grande variation sur la réaction de l?EPO à la même altitude de 2500m pendant 28jours, dans le cas des répondeurs (n=17) et des non répondeurs (n=15). Connaissant les grandes variations individuelles de la réponse à l'altitude, le problème est de savoir comment identifier le type de réponse que chaque personne aura. Tant que nous ne pourrons pas différencier les répondeurs des non-répondants, nous continuerons à avoir des doutes quant aux effets réels et pratiques de l'hypoxie et de l'altitude sur des aspects spécifiques liés à la performance physique.
Temps minimum de stimulation
La stimulation de la production d?érythropoïétine est dans la relation avec la charge hypoxique que nous pourrions dénommer de cette façon l?ensemble de l?intensité de l?hypoxie avec la durée de la stimulation hypoxique. Entre les différentes études publiées à ce sujet, on peut voir par exemple comment au bout de 84 minutes d?exposition à une altitude de 4000 m s?objective une augmentation significative sur les niveaux d?EPO dans le sang. Logiquement, en baissant cette altitude à 3000m, on à besoin de plus de temps d?exposition pour parvenir à la même charge hypoxique et obtenir des augmentations significatives d?EPO, et dans ce cas, il faudrait 114 minutes pour produire une stimulation suffisante. Dans cette même ligne, on voit que 6 heures d?exposition à une altitude simulée de 1780m donnent lieu à une augmentation significative (environ 30%) des niveaux d?érythropoïétine. Avec toutes ces données obtenues dans différentes études d?investigation publiées en littérature scientifique, on peut obtenir un graphique dans lequel sont liés le niveau d?altitude (hypoxie) avec le temps nécessaire pour produire une stimulation suffisante comme pour générer une augmentation significative d?EPO.
Pic maximal d?érythropoïétine
Egalement, en fonction de la charge hypoxique (relation entre le temps d?exposition et l?altitude et le degré d?hypoxie), on voit que pour atteindre le pic maximum d?érythropoïétine, on a besoin chaque fois plus de temps. C'est-à-dire une charge hypoxique petite mais suffisante, comme pour produire une stimulation de la production d?érythropoïétine, va donner lieu à un pic maximal d?EPO en peu de temps, pendant qu?une grande charge hypoxique atteindra un pic maximal d?EPO en mettant plus de temps à se produire.
C?est ce que l?on voit dans le graphique ci-joint basé sur le travail Rate of erythropoietin formation in humans in response to acute hypobaric hypoxia dans lequel on voit comment qu?à une haute altitude (4000m), on obtient des valeurs plus élevées d?érythropoïétine et que le plateau s?obtient plus tard dans le temps si on le compare à une instance de 3000m. Aussi on peut voir que dans les cas des participants à cette étude à 4000m, ceux qu?on a continué d?étudier l?évolution de l?érythropoïétine, les valeurs d?EPO continuent d?augmenter après la fin de l?hypoxie, atteignant le pic maximal pratiquement 3 heures après la fin de l?exposition en altitude.
En fonction du niveau d?hypoxie et du temps d?exposition, on peut même se retrouver avec une évolution positive de l?EPO endogène qui continue malgré la fin de l?hypoxie. C?est ce qu?on peut voir sur le graphique ci-joint basé sur le travail Erythropoietin acute reaction and haematological adaptations to short, intermittent hypobaric hypoxia; dans lequel une stimulation hypoxique de 90 minutes donne lieu à un pic maximal d?EPO qui s?atteint pratiquement 3 heures après être retourné à des conditions de normoxie.
Nous avons trouvé des résultats similaires dans notre propre étude réalisée avec un échantillon de 4 athlètes qui ont effectué un travail d'hypoxie continue de 60' avec 10% d'hypoxie (correspondant à une altitude simulée d'environ 5 800 mètres) avec un appareil Go2Altitude Hypoxicator. Nous avons précédemment prélevé du sang à l'hypoxie séance qui a eu lieu le matin, un nouveau prélèvement sanguin une fois la séance d'hypoxie terminée et un troisième prélèvement sanguin 6 heures après la fin de la séance d'hypoxie. A cette occasion, on observe une légère augmentation du taux d'EPO à la fin de la séance d'hypoxie, alors que les taux continuent d'augmenter, atteignant une augmentation considérable du taux d'érythropoïétine 7 heures après la fin de la séance d'hypoxie.
Evolution de la réaction
Quand à la place d?une exposition aigue à l?hypoxie, on réalise des expositions plus longues ou même, chroniques, l?évolution de la réaction répond au même patron, qui peut varier légèrement quant au temps ou intensité en fonction du degré d?hypoxie. Le patron est une augmentation rapide des niveaux d?EPO circulants, qui au bout de quelques heures, ou jours, vont diminuer jusqu?à revenir à leurs niveaux initiaux, indépendamment de l?altitude réelle ou simulée à laquelle nous nous trouvons, comme on voit dans le graphique ci-joint, basé sur l?évolution de l?EPO à 2500m. Logiquement, une exposition à 2000m va donner lieu à une réaction aigue moindre et un retour aux niveaux initiaux plus rapides qu?une exposition à 4000m, et de façon proportionnelle, il advient la même chose à 6000m,...
Sur le graphique supérieur on voit l?évolution de l?EPO pendant 10 jours à 4300m réels, et en relation au graphique antérieur avec une évolution de 2700m, on observe les différences suivantes :
- une augmentation beaucoup plus prononcée de la concentration d?EPO.
- le pic maximal s?atteint passées les 48h depuis le début de la stimulation.
- un maintien des valeurs plus haut tout au long des mêmes jours, et plus prolongé dans le temps.
De toute façon, dans chaque graphique, on voit que vers la fin de la stimulation (7jours dans le cas de 2500m et 10jours dans le cas de 4300m), les valeurs sont légèrement supérieures à celles de base mais proches d?elles quand même. Si on avait maintenu l?instance en altitude et le contrôle analytique, on arriverait à voir un retour de la concentration d?EPO aux niveaux initiaux dans tous les cas.
Une alternative sur la stabilisation de la stimulation de l?EPO endogène serait d?aller en augmentant l?hypoxie de façon progressive, de façon à ce qu?une fois qu?on arrive vers un niveau de stabilisation, on augmente le degré d?hypoxie. De cette façon, on pourrait atteindre un maintien élevé des niveaux d?EPO circulants pendant plus de temps. Il n?y a pas pour l?instant de protocoles spécifiques pour ce genre de travaux, et étant donné la variabilité des réactions individuelles à l?hypoxie que nous avons cité antérieurement, il ne sera pas facile de parvenir à des conclusions définitives.
Alternatives au modèle de réactions
L?hypoxie intermittente serait-elle façon d?éviter cette stabilisation ainsi qu?un retour à la normalité des niveaux d?EPO endogène que nous voyons se produire en hypoxie ou altitude maintenue? Il y en a qui postulent qu?une grande partie de l?effort de l?hypoxie est due aux réactions que génère dans l?organisme l?alternance entre l?hypoxie et normoxie, plus que due au maintien de l?hypoxie. Cela pourrait être dans la base d?une réaction maintenue de l?EPO.
Pourrait-on aussi avoir une amélioration ajoutée dans ce sens de stimulation de l?EPO endogène si on était capables de combiner l?intermittence de l?hypoxie unie à un degré d?hypoxie progressive dans le temps? Ce serait une façon de combiner les 2 apartés antérieurs, progressivité dans l?hypoxie et intermittence.