Lesions et Traitement
Pathologie la plus fréquente de la cheville et du pied et son traitement
PAR VARIANTES ANATOMIQUES
Il existe des altérations des axes qui vont donner lieu à des surcharges et lésions comme dans les cas suivants :
1/Pied plat: nous pourrions le définir comme une déformation où la voûte plantaire s'est effondrée, en permettant l'appui de sa portion interne et en laissant une empreinte plate. On peut décrire jusqu'à 4 degrés de pied plat, du moins grave au plus grave.
2/ Le pied creux serait le cas contraire, avec une augmentation de la concavité du pied.
3/ Dans le pied équin, existe une flexion plantaire forcée associée qui soulève le talon et qui rend le pied vertical.
4/ Le pied cagneux est l'association d'un pied creux-équin-adductus.
5/Les déviations axiales des orteils et toutes les déformations des orteils et métatarsiens (hallux, valgus, doigts marteaux, exostoses) sont traitées de façon conservatrice avec des éléments correcteurs comme avec des semelles ou orthèses). Quand une déformation avancée se produit, on doit recourir à la chirurgie. Dans ce domaine, les changements introduits ces dernières années avec l'arrivée de la chirurgie percutanée du pied, a supposé une avancée très remarquable. C'est une méthode d'intervention chirurgicale beaucoup moins agressive que la traditionnelle, avec des délais de récupération moindres et l'élimination de procédé très douloureux avec le post-opératoire immédiat.
LESIONS DU CARTILAGE
Dans les articulations de type synovial, les os en contact sont couverts d'une couche de cartilage qui évite la friction. Dans la cheville, la lésion la plus habituelle est celle qui affecte le cartilage de la cupule de l' astragale. Chez le jeune, le cartilage de la zone interne de l'astragale en contact avec le tibia se décolle du plan osseux, formant une ostéochondrose disséquant. Le résultat de l'intervention chirurgicale par arthroscopie a de très bon résultats. On retire le fragment du cartilage qui est décollé et sont pratiquées des perforations dans l'os pour le faire saigner et favoriser la revascularisation de la zone, qui parvient à se couvrir d'un néo-cartilage. Chez l'adulte, le traitement a un résultat beaucoup plus incertain. Dans le cas d'arthroses avancées de la cheville, avec une grande destruction de la superficie cartilagineuse, on indique l'arthrodèse. En soudant les superficies du tibia et de l'astragale, on fait disparaître la douleur, bien qu'on perde la mobilité de la cheville.
LES TENDINITES
N'importe quel tendon de la zone peut s'irriter compte tenu des sollicitations excessives ou des tractions en mauvaise posture ou mauvaise direction. La plus fréquente est la tendinite d'Achille. Elle est due à des efforts excessifs qui, normalement, se réalisent dans une direction inadaptée. L'inclinaison du tendon vers l'extérieur dans le cas du talus valgus ou vers l'intérieur pour le talus varus, provoquent ce type de tensions. Cela se produit également quand un développement excessif du calcanéum, comme dans le cas du mal de Haglund, pousse le tendon vers l'arrière. Dans le point de friction avec la chaussure, cela peut être accompagné d'une bursite, par inflammation de la bourse qui, comme dans d'autres zones protubérantes de l'organisme, protège dans ce cas la protubérance du talon.
Pour traiter la tendinite, il faut en premier lieu s'assurer de l'élimination de la cause en compensant le varus ou le valgus, avec des semelles adaptées et en opérant l'Haglund quand le traitement conservateur échoue.
LES ENTORSES
Ce sont des ruptures partielles des ligaments. Selon la quantité de fibres déchirées et le degré d'instabilité qu'elles provoquent, on peut les classer par degrés, I, II et III. Quand la rupture est très étendue et que les os perdent la continuité articulaire, nous parlons de luxations.
Quand une entorse se produit, la zone déchirée est substituée par un tissu cicatriciel. Généralement, il reste des séquelles car le nouveau ligament n'est pas si tendu ni aussi résistant que le primitif. Pour cela, il est chaque fois plus facile de se tordre une cheville quand les épisodes traumatiques se répètent. Il est vrai aussi que plus une articulation souffre d'entorses, moins d'inflammation se produisent et sont chaque fois plus tolérables.
En fonction du ligament blessé, les entorses de la cheville peuvent être classées en:
1/ Entorse latérale, si se cassent les fibres du ligament latéral externe.
2/ Entorse médiale, si se blesse le latéral interne ou deltoïde.
3/ Entorse syndesmale, si la syndesmose se déchire.
Le traitement des entorses variera selon il s'agisse d'un premier épisode ou si elles sont dues à une instabilité chronique par épisodes à répétition. Mais aussi du degré d'instabilité, d'inflammation,...
LES FRACTURES
La plus fréquente est celle qui affecte les malléoles. Elle peuvent se fracturer isolément ou en fractures multiples (bi-malléolaires ou tri-malléolaires quand ça affecte aussi la malléole postérieur du tibia). La rupture poly-fragmentaire de la portion finale du tibia, du pilon tibial est une grave lésion qui demande une réparation chirurgicale et qui souvent, laisse de graves séquelles car elle affecte la portion articulaire du tibia et le cartilage qui la recouvre.
Bien que dans beaucoup de services d'urgence soit décidé fréquemment de ne pas intervenir sur les fractures malléolaires cela suppose un risque très important pour le futur fonctionnel de la cheville de ne pas réduire et synthétiser la fracture en une reconstruction anatomique parfaite. Un quelconque étape par déplacement de la fracture peut compromettre la congruence articulaire de façon irréversible.
Les fractures de l'astragale et du calcanéum sont des lésions graves qui demandent une réduction sous anesthésie et parfois ostéosynthèse. Elles laissent des séquelles dans la majeur partie des cas.
Les fractures des os du métatarse et des orteils, bien que dans beaucoup de cas classiques il soit recommandé d'opérer, avec la connaissance acquise lors des avancées en chirurgie percutanée, elles sont le plus fréquemment traitées de façon conservatrice.
Un cas spécial, la fracture de la base du cinquième métatarsien, lésion fréquente dans le football, par l'appui incomplet de la plante du pied sur les pointes du crampon. Un quelconque mauvais mouvement peut produire sa fracture. Chez les sportifs il est conseillé la réparation chirurgicale à cause du risque de manque de consolidation, de pseudarthrose, du fait de répétition du mécanisme qui l'a créée. Chez le patient sédentaire, il est recommandé d'attendre la consolidation de la fracture par traitement conservateur puisqu'il est relativement commode ; le simple port de semelles dures suffit, qui favorisent l'appui sur une superficie rigide.