Fracture du 5eme Metatarsien
Fréquemment, l'étude des lésions produites dans le domaine du sport, apporte des informations extensibles à une généralité de patients. La répercussion d'une lésion chez un sportif de compétition, empêchant son activité sportive et l'isolant de son mode de vie normal, peut être sans importance chez une personne sédentaire ou avec une activité modérée, qui néanmoins, peut bénéficier de l'expérience obtenue dans le domaine du sport de compétition, où le besoin de récupération précoce détermine une attitude différente chez le médecin à l'heure de choisir le traitement.
C'est ce qui se produit pour la fracture de la base du cinquième métatarsien. C'est une lésion qui, généralement répond bien au traitement conservateur, avec encore un certain pourcentage de complications (retards de consolidation et pseudo-arthrose), mais demande une période assez longue pour la consolidation. Probablement, l'attitude thérapeutique vers le patient sédentaire n'a pas été modifiée substantiellement, mais le traitement du sportif de compétition est devenu beaucoup plus agressif. Il nous offre une perspective à considérer chez des patients qui se trouvent à la frontière de ces deux catégories, qui nécessitent de part leur activité professionnelle un moyen plus rapide de récupération ou qui ont échoué dans leur essai de traitement conservateur.
La révision des hémérothèques résulte très instructive puisqu'ils apparaissent détachés, communiquant une baisse par fracture de la base du cinquième métatarsien et fréquemment chez les sportifs de haut niveau et dans les sports de grande transcendance médiatique. C'est une lésion qui se répète dans beaucoup d'activités et, malgré que nous disposons pas d'une statistique détaillée de l'incidence pour chaque sport, il semble assez évident que le football obtient le premier prix en voyant le nombre de blessés. On a pu lire, dans un rapport sur les informations sportives de l'année précédente, que des marcheurs, des basketteurs ou sauteurs se fracturaient aussi cet os.
Types de fractures
Parler de classifications des fracture est dificile à cause des ramifications que, sur le plan théorique peut atteindre la description prolifique des différents types possibles. Sur la base du cinquième métatarsien, nous croyons que l'essentiel est de parler de fractures complètes ou incomplètes, de fractures de l'épiphyse proximale ou de Jones et fractures métaphyses ou métaphyso-diaphyses.
Mécanisme de production
La fracture peut être due à un seul accident, sans antécédents, suffisamment intense c pour casser l'os, mais il est plus fréquent que le patient décrive des gênes qui indiqueraient une fissure préalable. Il est lié avec l'appui plantaire altéré par le modèle de chaussure sportif, par les pointes et crampons irrégulièrement répartis sur la semelle. Dans le crampon de football, avec des pointes en aluminium, par exemple, il existe une trame découverte entre celles de devant et celles du talon qui laisse la voûte plantaire déprotégée et favorise le traumatisme indirect, précisément sur la base du cinquième métatarsien. Les crampons modernes répartissent mieux les charges en utilisant un modèle de pointes allongées qui couvrent la superficie plantaire. Elles ont une plus grande adhérence au terrain, mais l'inconvénient de favoriser la torsion du genou quand il tourne avec la pointe plantée dans le sol, mais cela est un autre problème qui devra être discuter dans le mécanisme de production des lésions ligamentaires.
Le mécanisme de rupture est une torsion de l'os lorsque le pied touve avec la pointe de la chaussure plantée dans le sol. La fracture se voit favorisée par la non protection de la zone moyenne du pied qui n'a pas de points d'appui dans les crampons de foot.
Diagnostic
Le diagnostic n'offre généralement pas beaucoup de doutes. Le patient décrit une douleur aiguë, parfois accompagnée d'un craquement, lié avec torsion du pied. Cet épisode peut être le culminant d'une période de gênes, sans se souvenir du point initial de celles-ci, la fracture s'est produite graduellement, en passant d'une fissure à une fracture complète. On peut vérifier avec une exploration radiographique quand les première gênes apparaissent ; l'image est celle d'une fracture incomplète qui affecte la corticale externe. Quand elle se rompt définitivement, le trait de la fracture encercle tout le contour de l'os.
Traitement
Il va dépendre de la condition du patient et de la nécessité de récupération précoce qui s'atteindra avec l'intervention chirurgicale si il assume les risques inhérents de celle-ci.
Traitement conservateur
Historiquement, on a toujours recommandé l'immobilisation avec un plâtre fermé pendant une période variable de 4 à 6 semaines et postérieurement, la rééducation. A notre avis, ce n'est pas un traitement adapté car:
- l'immobilisation prolongée peut causer des lésions secondaires, depuis une atrophie musculaire ou une rigidité articulaire jusqu'à une algodystrophie.
- l'immobilisation ne garantie pas la consolidation de la fracture. Nous ne croyons pas qu'elle puisse améliorer les possibilités de consolidation sur d'autres traitements qui ne l'utilisent pas.
Nous croyons que l'immobilisation en décharge pendant quelques jours peut être justifiée pour combattre l'inflammation et la douleur, produite uniquement par la fracture. Ensuite, nous pensons qu'il est mieux de conserver le pied libre, sans limiter les mouvements de la cheville. Nous recommandons de positionner des semelles totalement rigides, si possibles métalliques et doublées avec une feutre, pour offrir un appui ferme au pied qui évite la mobilité de la fracture dans chaque pas. Une des causes du retard de consolidation est la traction du tendon péronier latéral court qui s'insère dans l'épiphyse du cinquième méta et qui tracte le fragment détaché dans chaque pas, en rendant difficile le contact et la consolidation de la fracture. Ceci s'évite en maintenant fermement et constamment l'appui plantaire.
Bien que la période de consolidation radiographique soit très prolongée, le patient peut continuer son activité quotidienne sans douleur et éviter l'atrophie et la rigidité articulaire.
Traitement chirurgical.
Des techniques chirurgicales diverses ont été décrites dans le traitement de ces fractures. Actuellement, la plus utilisée est la synthèse intra médullaire avec une vis malléolaire.
C'est une technique difficile, qui peut se compliquer du à la forme de double courbature de l'os. La difficulté se réduit notablement si nous réalisons une incision ample qui nous laisse totalement exposé le foyer de la fracture, mais le chirurgien essaie normalement de positionner la vis par technique percutanée, avec une micro-incision qui permet l'introduction d'un guide métallique dans la lumière de l'os, en traversant la fracture, depuis l'épiphyse jusqu'au troisième distal de la diaphyse. A travers de ce guide, on peut introduire une vis perforée, qui reste enterrée dans la première corticale et produit un effet compressif de la fracture et une rigidité extraordinaire qui évite de nouvelles torsions de l'os.
Le traitement post-opératoire varie selon le critère de chaque chirurgien et de chaque patient. Une attitude conservatrice conseille une période de 3 semaines de marche en semi décharge, en attendant jusqu'à la sixième semaine pour commencer la course progressive. Il est possible de reprendre la compétition deux mois après l'intervention chirurgicale mais il est plus prudent d'attendre jusqu'au troisième mois, lorsque la pression de l'entourage du sportif le permet, et ça, c'est une autre question...